« Je suis candidate à la présidence de la République ».
L’ancienne Garde des sceaux sous la présidence de Hollande, a confirmé, ce 15 janvier, sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, lors d’un meeting, militant pour l’union de la gauche, à Lyon au quartier de la Croix Rousse.
Ce quartier emblématique de Lyon, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, étant connu pour avoir été le lieu des premières révoltes ouvrières Françaises, des Canuts, ces ouvriers de la soie, contre le roi Louis-Philippe.
Une candidature annoncée
Faisant suite à sa promesse, de décembre 2021 de clarifier sa position quant à son souhait de se présenter à la future élection présidentielle d’avril 2022. Elle avait donc donné rendez-vous, via un message vidéo, à ses militants, ce 15 janvier, pour faire la lumière sur toute cette histoire.
Elle réitère donc, pour la deuxième fois, son souhait de prendre la tête de l’état français, comme en 2002, en se présentant en tant que candidate du PRG (Parti radicale de gauche), elle avait obtenu 2,32% des voix au 1er tour, dont 52,7% des suffrages exprimés, dans son île d’origine, la Guyane. Candidature pour laquelle elle avait essuyé de vives critiques comme « ovni politique », « pas très marquée à gauche » et avait été tenue responsable de l’éviction de Lionel Jospin au 1er tour de l’élection présidentielle.
Celle qui appelle à un rassemblement « fort » de la gauche, n’entend pas être une « candidate de plus » et se dit favorable à une primaire populaire dont l’objectif premier est de désigner un candidat commun de la gauche à la prochaine élection présidentielle (https://primairepopulaire.fr).
Choix qu’elle a d’ailleurs confirmé, le 09 janvier et pour lequel elle déclare finalement qu’elle respectera le verdict. La primaire populaire devant se dérouler du 27 au 30 janvier 2022.
Cette primaire populaire, qui totalise à ce jour, un nombre d’inscrits de 120 000 participants, ne fait pas l’unanimité auprès des autres candidats de la gauche :
● Jean-Luc Mélenchon,
● Fabien Roussel
● et Yannick Jadot, qui ont refusé catégoriquement de se soumettre à ce scrutin.
Tout comme Anne Hildago, Maire de Paris et candidate PS à la Présidentielle 2022, qui avait annoncé qu’elle accepterait de participer à cette primaire et respecter les résultats, s’est finalement ravisée, indiquant, qu’elle maintiendrait tout de même sa candidature, et ce peu importe les résultats du scrutin.
Un programme dévoilé
Christiane Taubira, qui est à l’origine de grands projets de loi tels que :
● celui pour la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité,
● celui ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe,
● celui sur la suppression des peines plancher pour les délinquants récidivistes,
● et celui sur le gain d’un peu plus d’indépendance de la justice
a décidé de centrer son programme sur des sujets comme
- la revalorisation des salaires (allocation de 800 euros pour les étudiants sur une période 5 ans,
- le SMIC à 1400 euros net/par mois)
- et le rétablissement de l’ISF entre autres.
Consciente qu’il faut aller « piocher » chez les plus fortunés, pour répondre aux colères causées par l’injustice sociale, elle militera donc pour la réintégration de l’impôt sur la fortune en France. Autre grande ligne de son programme, celle de l’urgence climatique qu’elle a qualifié « d’affaire du siècle ».
Tout comme sa consœur Élisabeth Moreno, l’actuelle Ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances. Christiane Taubira, est aussi une figure de proue, de la cause noire, en France, et fervente défenseur de la parité hommes/femmes. Elle serait donc la première personne de couleur et de sexe féminin à occuper un si haut statut au sein de l’appareil politique français.
Nul doute que sa victoire à l’élection présidentielle, serait une grande première et marquerait un grand tournant, aussi bien pour la femme, que pour les personnes de couleurs, dans l’histoire de la politique française. Ce qui contribuerait ainsi à une politique du gouvernement en faveur de la lutte contre les inégalités sociales et le manque de représentativité de la diversité, constituant la société française d’aujourd’hui.
Une primaire populaire tant espérée
Malgré la ferveur populaire entourant l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle, celle-ci n’a pas engendré, pour le moment, un réel regain dans les intentions de vote : en effet selon les sondages aucun candidat de gauche ne dépasserait la barre des 10%, Christiane Taubira totalisant à elle seule 4,5% d’intention de vote au 1er tour (source : sondage IFOP-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio).
Sa course à l’Elysée pourrait s’arrêter de manière inopinée, en cas de défaite à la primaire populaire.